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La bataille des idées

Le Club Nouveau siècle doit devenir un think tank politique, c’est-à-dire, pour parler français, un réservoir d’idées. L’Histoire nous montre que la « mère des batailles » est, dans une société démocratique, la bataille des idées.

         A la violence qui prévaut aujourd’hui dans notre société, nous devons, inlassablement, mener cette bataille des idées et nous devons la mener depuis cette philosophie politique qu’est le gaullisme.

         Comprenons-nous bien : le gaullisme n’est pas une nostalgie. Nous ne vivons pas dans le culte du passé. Pour nous, le gaullisme politique s’achève le jour où le Général de Gaulle quitte la scène politique. Désavoué par les Français lors du référendum du 27 avril 1969, il présente sa démission le soir même.

         Ce qui ne meurt pas, c’est le gaullisme comme philosophie politique et « une certaine idée de la France » portée par le Général de Gaulle.

         Là aussi, comprenons-nous bien : le gaullisme n’est pas une doctrine, c’est-à-dire une somme de recettes toutes faites que des idéologues installent comme Vérité unique.

         Les Vérités uniques devenues des totalitarismes ont ponctué le XXè siècle, qui a été le siècle le plus sanguinaire dans l’Histoire de l’humanité.

         Ceux qui ont cru que la chute du Mur de Berlin marquait, avec l’effondrement du bloc communiste, la fin de l’Histoire, se sont trompés. L’Histoire n’a jamais de fin. Elle se poursuit, inlassablement, sous les formes que lui dictent la politique, l’économie, les idéologies et, avec l’islamiste radical,  une religion devenue une idéologie politique.

Face aux soubresauts de l’Histoire, qui s’accélère, et de l’économie, devenue mondiale et financiarisée, il n’existe pas de réponses toutes faites. Pour de Gaulle, ce ne sont pas les idéologies qui doivent dicter les réponses, mais les circonstances, ce qui explique, chez de Gaulle, le ni droite, ni gauche, mais la France. Je pourrais multiplier les citations de de Gaulle qui expriment cette idée qui sert de boussole à l’action politique du Général.

         Je préfère prendre le monde tel que nous le connaissons, ce monde devenu marchand et soumis aux guerres économiques que se livrent les régions du monde, ce qui me fait dire qu’il n’existe pas de « mondialisation heureuse » pour des centaines de millions d’individus sur notre planète.

         Un pays développé comme la France, 5ème économie mondiale, voit se multiplier les fractures sociales et territoriales. La crise des Gilets Jaunes, la très longue grève contre la réforme des retraites, un système de santé à bout de souffle, autant de signes qui montrent que, dans une économie libérale, l’Etat doit être présent et jouer son rôle, non plus d’Etat-providence, mais celui d’Etat-protecteur, ce qui me fait dire que la France doit conserver son identité sociale.

         De Gaulle affirmait que la question toujours posée, mais jamais résolue, était la question sociale.

         Relisons de Gaulle :

« Si complète que puisse être un jour la victoire des armées, (…) rien n’empêchera la menace de renaître plus redoutable que jamais, rien ne garantira la paix, (…) si le parti de la libération, au milieu de l’évolution imposée aux sociétés par le progrès mécanique moderne, ne parvient pas à construire un ordre tel que la liberté, la sécurité, la dignité de chacun y soient exaltées et garanties, au point de lui paraître plus désirables que n’importe quel avantage offert par son effacement ».

         Le développement spectaculaire de la mondialisation nous oblige à poser à nouveau la question sociale, car des forces apparaissent, avec la montée des populismes et des communautarismes, qui prônent l’effacement de l’ordre républicain et démocratique

         Certes, il existe une France qui se porte bien dans la mondialisation, des territoires qui s’en sortent mieux, des villes qui conservent un pouvoir d’attraction. Mais, les exemples se multiplient de villes condamnées à un lent déclin, de commerces qui ferment dans les centres villes, d’agriculteurs et d’éleveurs qui ne peuvent pas vivre de leur travail

         La peur du déclassement existe désormais. Elle taraude notre société, ce qui explique la montée des violences.

         Il nous appartient, nous gaullistes, de mener cette bataille des idées.

         Alors que nous entrons dans un long cycle électoral, – les municipales en 2020, les régionales en 2021, la présidentielles et les législatives en 2022 -, nous devons renforcer l’action du Club Nouveau Siècle.

         Je sais que je peux compter sur votre engagement au service de la France.

Bernard Reygrobellet, Paris le 9 février 2020

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