Les lapins reviennent sous le feu des caméras

La Fédération des chasseurs teste une méthode de réintroduction de lapins de garenne sur le site de l’IFFCAM.

Le site de la Grimaudière à Coutières, sur la commune des Châteliers, abrite aujourd’hui une ferme et les terrains de l’IFFCAM. « Il y a trente ans on était envahi par les lapins là. Il y en avait même trop, mais ils ont totalement disparu », constate Didier Gaillard, élu du Conseil départemental, maire de Ménigoute et administrateur de la FDC. Ancien exploitant de la ferme et administrateur de la FDC, Gilles Guilbard ajoute : « Les chiots, ici, naissaient dans la paille, au milieu des lapins. A trois mois, ils couraient déjà derrière eux. Pas besoin de dressage ! La chasse ici, c’était le lapin ». Myxomatose, VHD, Coccidiose ont eu raison du cheptel. Le terrain est pourtant très propice avec les coteaux le long de la rivière la Vonne, des prairies, de nombreux ronciers. Les aménagements réalisés par le conseil départemental des Deux-Sèvres, maintien de prairies naturelles, de talus, plantation de haies, étaient aussi très favorables au retour du petit garenne. « On a décidé de tenter de réintroduire cette espèce emblématique de la chasse en gâtine », explique Gilles Guilbard. « On n’avait même pas de risques à prendre puisqu’il n’y a pas de cultures sur le site », ajoute son ami Didier Gaillard. Des accords ont été vite trouvés avec le Conseil départemental, les maires, les chasseurs. Un comité de pilotage était créé en février 2019.

Des garennes artificielles
Mais il restait beaucoup de travail à faire ! Des souches ont été récupérées dans la région. De la terre issue d’un curage arrivait aussi sur la ferme. Sept garennes artificielles ont ainsi pu être aménagées, quatre sur les terrains de l’IFFCAM et trois sur ceux de Gilles Guilbard. Elles font un carré de 4 mètres de côté et de 2 mètres de haut et sont espacées d’une centaine de mètres.

Des lapins étaient repris par les techniciens de la FDC près de l’autoroute A87 et, une fois vaccinés, ils ont été introduits dans les garennes en février dernier. « Il n’y en avait que 28. Il faut en remettre plus ce prochain hiver. On n’en a retrouvé qu’un seul mort. Après analyses au laboratoire de Champdeniers, il ne s’agissait heureusement pas d’une maladie mais de la prédation d’un chat ».

Les autres lapins se montrent peu et ont préféré s’installer pour l’instant plutôt dans les coteaux et dans les ronciers très épais du site que dans les garennes. La canicule les a poussés vers la rivière. L’expérimentation continue en tout cas avec des comptages, une pression accrue sur les prédateurs, renards et blaireaux en particulier.

Et on attend maintenant qu’un étudiant de l’IFFCAM réalise un film sur la vie trépidante de nos garennes !

 

Bernard Billy

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