Les écoquartiers, aussi appelés quartiers durables, fleurissent un peu partout en France depuis quelques années. Et si, au prime abord, ils peuvent ressembler à n’importe quel autre quartier, c’est en réalité un vrai petit monde à part…
Mais alors, qu’est-ce que c’est exactement, un écoquartier ?
Comme son nom l’indique, ce néologisme désigne tout simplement un quartier, ou un ensemble de bâtiments assez conséquent, auquel s’est ajouté le préfixe « éco » (qui associe économie et écologie) et qui propose une nouvelle façon d’organiser la vie en ville, en tenant compte de ses impacts environnementaux. Mais pas seulement ! L’écoquartier doit en fait répondre aux trois piliers du développement durable, à savoir :
Le pilier économique
Consommer moins, et mieux, tout en pensant aux générations futures et pas uniquement au présent : prospérité est le maître mot ici. La gestion des déchets n’est par exemple pas prise à la légère dans les écoquartiers : des réseaux de recyclage courts, de nombreux composts mis à la disposition des habitants, récupération d’eau de pluie pour l’arrosage des espaces verts, le nettoyage des espaces publics et l’alimentation des toilettes… Dans les écoquartiers, il ne faut produire que ce dont on a besoin, ni plus, ni moins. Et on n’y trouve pas uniquement des logements, mais de nombreux commerces, activités tertiaires et services publics. On est bien loin des fameuses cités
dortoirs situées en périphérie des grandes villes !
Le pilier social
Mixité fonctionnelle ne va pas sans mixité sociale… La dimension sociale a en effet une place très importante dans ces sites innovants. Pour lutter contre l’exclusion ou la discrimination, une grande diversité sociale est mise en place, aussi bien sur le plan sociologique que générationnel. Maisons individuels, logements sociaux, logements étudiants, Ehpad, écoles, bureaux s’y côtoient. Chacun participe à la vie du quartier, pour un vivre ensemble éthique et harmonieux.
La préservation de l’environnement
Dans les écoquartiers, les habitats de 3 ou 4 étages doivent répondre à de très hautes exigences de consommation d’énergie et d’isolation. Ils sont construits avec des matériaux plus durables que ceux des constructions standards, et on privilégie les énergies renouvelables (solaires, éoliennes et pompes à chaleur). Les espaces verts, nombreux, font l’objet d’une surveillance et d’un entretien accrus tout en favorisant la biodiversité. Les moyens de transports dits doux sont priorisés afin de limiter les rejets en CO2 : les transports en commun (des arrêts de bus parcourent le quartier), la marche à pied (nombreuses voies piétonnes qui permettent de circuler en toute sécurité), le covoiturage, le vélo, grâce à ses nombreuses pistes cyclables et ses parkings ultra sécurisés. C’est que… il y a même certains quartiers où les automobiles sont entièrement bannies !
Pour devenir un écoquartier, un chantier en construction ou en rénovation doit obtenir le label écoquartier. Ce dernier a été créé en 2012 par l’État français pour accompagner et encadrer les collectivités locales dans leurs démarches, et s’inscrit plus généralement dans le cadre du Plan Ville Durable et du Grenelle de l’environnement. L’acquisition du label se déroule en quatre étapes :
- La phase 1 : signature de la Charte des écoquartiers qui listent 20 engagements concernant les critères de cadre de vie, de développement territorial et d’engagement pour l’environnement et le climat
- La phase 2 : démarrage du chantier de construction ou de rénovation
- La phase 3 : naissance de l’éco quartier et expérimentation durant trois ans (une sorte de période d’essai !)
- La phase 4 : Obtention du label
Le premier écoquartier a vu le jour à Grenoble en 2009, à la caserne de Bonne, et depuis ils ne cessent de se multiplier un peu partout. Aujourd’hui plus de 260 000 logements seraient labellisés écoquartier, on en trouve dans tous les coins et recoins de notre hexagone, à Rennes, Strasbourg, Issy-les-Moulineaux, Boulogne, Marseille, Toulon, Nice etc.
Dans le contexte actuel de changement climatique, les enjeux environnementaux sont l’une des préoccupations principales de nos sociétés, il est donc tout naturel qu’ils trouvent aussi leur place dans nos façons de penser et gérer l’urbanisme. Et là-dessus, les écoquartiers apportent avec eux de solides débuts de réponse. En espérant qu’ils deviendront le modèle dominant.
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